Si vous n’avez pas entendu le mot selfie dans les 4 dernières années, vous n’avez probablement jamais ouvert un ordinateur. Le hashtag #selfie aurait été utilisé sur 50 millions de photos en 2013.
C’est une tendance qui affecte tout le monde qui possède un cellulaire. Les meilleurs connaissent tous les trucs pour bien paraître et ceux qui commencent accumulent les poses dans leur cellulaire.
Selon certains experts, cette tendance serait le résultat d’une maladie mentale. En êtes-vous atteints?
Un égo surdimensionné
Difficile de ne pas croire que les jeunes d’aujourd’hui ont un égo qui ne passe pas la porte. La tendance du selfie, phénomène social de la décennie, est devenue un culte de vie pour une génération hyper connectée. Que ce soit dans la voiture vers le travail ou en vacances avec sa famille, toutes les raisons sont bonnes pour lever son cellulaire et capturer notre émotion. Certains vont même jusqu’à détruire de beaux moments pour en avoir un souvenir. On actualise nos statuts Facebook et on met de nouvelles photos, pour être certains que tout le monde sait ce qu’on fait.
Le danger et l’exhibitionnisme sont à l’honneur dans ce concours inexistant. Que la meilleure photo gagne le plus de « j’aime » en ligne. Le narcissisme à l’état pur se montre le bout de nez devant une caméra épuisée de ses nombreuses captures et un compte social qui en montre déjà trop.
Plusieurs experts associent l’excès de selfies à un problème de santé mentale. Selon David Veal, psychiatre britannique réputé, 75 % des personnes qui considèrent avoir un problème avec leur apparence physique sont des adeptes de l’autoportrait. Ils accumulent les prises afin de dévoiler les meilleurs à leur public web à la fin de la journée.
Quoi faire?
Pendant les thérapies cognitivo comportementales du docteur Veal, plusieurs ont mentionné avoir une relation obsessionnelle avec l’autoportrait. Cette relation amène plusieurs spécialistes à se demander si le selfie serait la cause ou le symptôme d’une maladie mentale comme la dépression ou les tendances suicidaires.
C’est pourquoi les experts demandent aux parents de rester vigilants devant ce comportement maladif des jeunes d’aujourd’hui. L’utilisation des réseaux sociaux et le comportement excessif d’un enfant pourraient révéler un problème qui pourrait vite être contrôlé par les parents ou les intervenants nécessaires. Il vaut mieux prévenir que guérir comme dit le dicton.
D’ailleurs, ce phénomène n’affecte pas seulement les jeunes. Une enquête publiée en 2013, réalisée par des avocats spécialisés dans le divorce a démontré que Facebook était impliqué dans 1/3 des divorces. Il faut croire que plus d’une génération est affectée par les réseaux sociaux.
Attirer l’attention
L’excès de selfies serait une façon d’attirer l’attention de ses proches ou de son entourage selon la psychologue Pamela Rutledge. Évidemment, cette nécessité d’attirer l’attention ressort d’un manque d’estime de soi et d’une pression extrême de la société. On recherche à être une personne qu’on ne peut pas être, on veut devenir une meilleure version de soi-même à force de regarder des célébrités qui accumulent les éloges sur les réseaux sociaux.
D’ailleurs, une université du Michigan a démontré que Twitter était la plateforme sociale la plus utilisée par les plus narcissiques de ce monde. C’est l’endroit idéal pour élargir son cercle social, diffuser ses opinions et avoir une rétroaction sociale de ses dires.
Le premier cas détecté
Danny Bowman est un bon exemple des dérivés du narcissisme causé par le selfie. Ce jeune homme britannique de 19 ans tentait tous les jours de faire la photo parfaite. Pour ce faire, il ratait l’école et passait plus de 10 heures par jour à se photographier. Une perte de 24 kilos ne l’avait pas arrêté dans cette période de « folie » mentale. Ne réussissant pas la photo parfaite, le jeune homme avait tenté de se suicider. Heureusement, sa mère avait réussi à le sauver à la dernière minute.
À la suite de cette période, le jeune homme expliqua qu’il avait vécu un moment de détresse psychologique qui lui avait rapidement enlevé le goût de vivre. Admis à l’Hôpital Maudsley de Londres, il est officiellement le premier toxamine du selfie à être enregistré. Sa thérapie pour soigner le trouble de dysmorphie corporelle et son Trouble obsessionnel compulsifs (TOC) lui a appris à vivre sans téléphone.
Pour réintégrer la technologie dans sa vie, il a commencé par utiliser un téléphone pendant 10 minutes par jour pour les premières thérapies et a terminé le tout en étant en possession d’un téléphone pendant 1 heure par jour.
Danny Bowman n’est pas le seul jeune à avoir vécu cette folie technologique. En fait, les chiffres ne cessent de croître. En 2014, ce sont 100 personnes qui ont suivi la thérapie cognitivo comportementale, à cause de leur dépendance aux réseaux sociaux.
Une frustration sexuelle
Si vous êtes en manque sexuellement, il se peut que vous soyez plus enclin à faire des selfies. En effet, selon Christyntje Van Galagher, une chercheuse en psychologie hollandaise, une accumulation de selfies pourrait découler d’un sentiment d’abandon et d’une privation sexuelle.
En fait, l’autoportrait serait une façon de dire aux gens que vous ne voulez pas être oublié, c’est une manière de vivre une solitude déconcertante et une insécurité personnelle.
Ces faits sortent d’une étude menée par madame Van Galager qui démontre que sur 800 personnes accros aux selfies, 83 % d’entre elles n’auraient pas une vie sexuelle épanouie.
Le narcissisme
Si, dans votre entourage une personne ignore et minimise vos propos ou celui des autres, agit égoïstement et est sensible qu’à sa propre personne, se montre au-dessus des lois, n’accepte pas le critique négative en devenant en colère et accuse les autres pour tous ses problèmes, cette personne est probablement narcissique est très susceptible de développer un problème face aux réseaux sociaux.
Ce problème pourrait vite lui occasionner plusieurs problèmes comme une dépression, un des troubles bipolaires, des problèmes de concentration et des problèmes de comportement. Elle peut aussi développer des TOC, des dépendances ou être portée à faire du voyeurisme.
Sources de l’article :
- Christyntje Van Galagher, une chercheuse en psychologie hollandaise
- Pamela Rutledge, psychologue
- David Veal, psychiatre britannique